Ottawa (Ontario) — Après près d’une décennie et des milliards de dollars de l’argent des contribuables dépensés en vue d’orienter les investissements du secteur privé, la banque d’infrastructure des libéraux s’est avérée être un échec. Depuis sa création, la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) n’a réalisé que sept projets, soit moins d’un par an, sur plus d’une centaine qu’elle a financés.
Malgré des salaires et des primes énormes, avec plus de 8 millions de dollars distribués l’année dernière, la BIC peine à faire avancer les projets. Depuis 2017, plus de la moitié des fonds sont toujours dans son compte bancaire, sans générer de rendement ni permettre la construction d’infrastructures comme l’avaient promis les libéraux. Au lieu de reconnaître cet échec, Mark Carney double la mise.
Il a promu Michael Sabia, qui avait présenté la BIC en tant que membre du Conseil consultatif en matière de croissance économique des libéraux, au poste de haut fonctionnaire à Ottawa. Sabia a déclaré : « Chaque dollar engagé par le gouvernement fédéral en génère quatre ou cinq dollars provenant de gens comme nous. Vous obtenez ainsi un effet multiplicateur considérable. » Mais en 2020, alors que la BIC s’était déjà révélée être un échec, il a été appelé à la rescousse pour « réparer » la BIC en tant que président du conseil d’administration. À ce moment-là, il avait réduit l’importance de « l’impact » de la BIC, affirmant qu’« un dollar de nos investissements peut rapporter deux ou trois dollars au fil du temps en capitaux provenant de tiers ».
Le rapport publié aujourd’hui par le directeur parlementaire du budget révèle que la BIC n’a même pas réussi à attirer ce niveau d’investissement privé. Si l’on tient compte de tous les niveaux de gouvernement, deux dollars sur trois investis dans des projets financés par la BIC proviennent du secteur public, dont 11 % d’autres « partenaires » fédéraux. Au cours des trois dernières années, les fonds provenant du secteur privé ont représenté moins de la moitié du financement total de ces projets.
On est loin des multiples investissements privés promis par Sabia et les libéraux, les projets financés par les contribuables ayant attiré encore plus d’argent public. Malgré ce bilan désastreux, le PDG Ehren Cory a eu l’audace de déclarer que la BIC avait « vraiment trouvé son rythme » et a défendu les plus de 8 millions de dollars de primes versées l’année précédente. À lui seul, Cory gagne 600 000 dollars par an, ce qui coûte aux contribuables plus de 400 000 dollars par projet réalisé.
Le plus inquiétant, c’est que Mark Carney prévoit utiliser la BIC comme modèle pour tous les grands programmes gouvernementaux. Dans sa lettre de mandat aux députés, il leur a demandé d’utiliser « les rares deniers publics pour favoriser la multiplicité des investissements privés », étendant ainsi le modèle défaillant de la BIC au logement, à l’énergie, aux transports et à tous les autres domaines des infrastructures publiques.
Les Canadiens ne peuvent pas se permettre de continuer ainsi, tandis qu’Ottawa prend toutes les décisions et favorise les initiés libéraux. Il est temps que le gouvernement se retire pour que les constructeurs puissent recommencer à bâtir. Les conservateurs encourageront les investissements réels en coupant les taxes et les paperasseries afin de favoriser la croissance des entreprises, et non la bureaucratie.