Ottawa (Ontario) – Lorsque Mark Carney a annoncé qu’il allait séparer les dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital dans le budget, cette décision a suscité une inquiétude généralisée quant à la possibilité qu’il utilise ce changement pour trafiquer les chiffres. Aujourd’hui, le directeur parlementaire du budget (DPB) a confirmé que c’est exactement ce qui se passe.
La nouvelle définition des dépenses en capital donnée par Mark Carney « est trop large » et « allant au-delà du traitement qui en est fait dans les Comptes publics et des pratiques internationales fondées sur le Système de comptabilité nationale (SCN), comme celle adoptée par le Royaume-Uni ». Au lieu de suivre les normes de comptabilités internationales, Mark Carney a regroupé les allégements fiscaux et les subventions aux entreprises qui « ne seraient pas considérés comme de la formation de capital » dans les directives internationales.
Après avoir utilisé une définition plus acceptée, le DPB a constaté que les dépenses d’investissement en capital étaient inférieures de 30 % à ce que les libéraux avaient déclaré, soit une différence de 94 milliards de dollars. En outre, ils ont constaté que Mark Carney ne parviendrait même pas à équilibrer le budget de fonctionnement au cours des cinq prochaines années, abandonnant ainsi une cible budgétaire essentielle.
Cela fait suite à l’abandon par Mark Carney de la précédente cible budgétaire des libéraux, qui consistait à réduire le ratio de la dette fédérale par rapport au PIB. Le DPB a constaté que le ratio de la dette par rapport au PIB sera encore plus élevé que dans la dernière mise à jour économique et que le Canada « ne devrait plus être à la baisse à moyen terme ».
L’Énoncé économique de l’automne de l’année dernière, rédigé alors que Mark Carney était conseiller économique des libéraux, soulignait qu’une baisse du ratio de la dette par rapport au PIB était « essentielle non seulement pour assurer la viabilité des finances publiques, mais aussi pour préserver la cote de crédit AAA du Canada, qui aide à maintenir la confiance des investisseuses et investisseurs et à garder les coûts d’emprunt du Canada aussi bas que possible ».
Le DPB avait déjà averti en septembre que les Canadiens pourraient payer plus pour la dette si les libéraux tentaient de modifier les normes de comptabilité. L’agence de notation Fitch Ratings avait déjà averti que le budget « souligne l’érosion des finances du gouvernement fédéral » et exerce une pression sur la cote de crédit du Canada.
Au lieu de cela, Mark Carney l’a remplacé par une nouvelle cible budgétaire visant à maintenir une baisse du ratio déficit/PIB brut. Mais même après avoir modifié les objectifs, le DPB a estimé qu’il n’y avait que « 7,5 % de chances que le ratio déficit au PIB diminue » au cours des cinq prochaines années et qu’« il est peu probable que la cible budgétaire d’un ratio du déficit au PIB à la baisse fixé par le gouvernement sera respectée ».
Ils ont également jeté un froid sur la soi-disant révision des dépenses des libéraux, soulignant que les « détails sont insuffisants en ce qui concerne l’incidence sur les programmes individuels au sein de chaque organisation ». Jusqu’à présent, aucun détail n’a été fourni sur l’impact que cela aura sur les niveaux de service, le personnel ou la manière dont les progrès et les résultats seront communiqués.
Même si la réduction se traduit par les 50 milliards de dollars d’économies annoncés, le budget aura tout de même entraîné une augmentation nette de 90 milliards de dollars des nouvelles dépenses, soit 5 400 dollars par famille canadienne.
Ce n’est pas la seule chose sur laquelle les libéraux manquent de transparence. Pour la deuxième année consécutive, les libéraux n’ont pas présenté les comptes publics, les états financiers vérifiés du gouvernement fédéral, pendant plus de sept mois après la fin de l’exercice financier. Cela fait suite aux neuf mois qu’il leur a fallu pour publier les comptes publics pour 2023-2024.
Mark Carney a déclaré aux Canadiens qu’il était un économiste sérieux à qui on pouvait faire confiance pour « dépenser moins » et « investir plus ». Au lieu de cela, son budget révèle moins d’informations aux Canadiens tout en leur coûtant plus cher en raison de déficits et d’une dette plus importants.
Nous ne pouvons pas nous permettre les coûts de Mark Carney. Les conservateurs vont continuer à demander des comptes aux libéraux pour avoir manqué à leurs engagements et vont se battre pour rétablir la promesse du Canada : un pays où le travail acharné permet d’avoir une maison avec un terrain, de la viande et des pommes de terre sur la table et des rues sécuritaires sous un fier drapeau.