Ottawa (Ontario) – Mardi prochain, le 9 décembre, la Chambre des communes débattra et votera au sujet d’une motion conservatrice visant à construire un nouveau pipeline vers la côte Pacifique, contournant ainsi l’interdiction des pétroliers, afin d’expédier du bitume vers l’Asie.
Il y a huit mois, Mark Carney a déclaré aux Canadiens que son gouvernement allait bâtir « des choses que nous pensions impossibles à une vitesse que nous n’avons pas vue depuis des générations » et « faire du Canada une superpuissance énergétique ».
En annonçant son protocole d’accord avec l’Alberta, il a déclaré : « Au cœur de cet accord se trouve bien sûr la priorité de construire un pipeline vers l’Asie qui rendra le Canada plus fort, plus indépendant, plus résilient et plus durable. »
Le libellé de la motion conservatrice est tiré du protocole d’accord de Mark Carney. Il stipule que la Chambre :
- Prend note du protocole d’accord conclu entre le Canada et l’Alberta le 27 novembre 2025; et
- Appuie la construction d’un ou de plusieurs pipelines permettant l’exportation d’au moins un million de barils par jour de bitume à faibles émissions de l’Alberta à partir d’un port stratégique en eau profonde situé sur la côte de la Colombie-Britannique vers les marchés asiatiques, notamment par un ajustement approprié de la Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers, tout en respectant l’obligation de consulter les peuples autochtones.
Malheureusement, les députés libéraux de Mark Carney ne sont pas d’accord.
Taleeb Noormohamed, député libéral de Vancouver Granville, a déclaré qu’un pipeline « DOIT avoir le consentement de la Colombie-Britannique et des Premières Nations et que nous travaillerons tous pour garantir la protection de la côte de la Colombie-Britannique ». Le député de Surrey, Gurbux Saini, a déclaré que tout pipeline « doit avoir le consentement du premier ministre de la Colombie-Britannique », sinon « il n’y aura pas de pipeline ». Le député de Victoria, Will Greaves, a déclaré sans équivoque : « J’ai entendu les commentaires de mes électeurs à ce sujet aujourd’hui et depuis plusieurs mois. Comme moi, ils sont résolument opposés à ce projet. »
Le premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique, David Eby, a clairement indiqué qu’il n’y aurait pas de pipeline traversant la Colombie-Britannique de son vivant, déclarant qu’« il ne sera jamais construit » et qu’« il n’est pas favorable à l’expédition de bitume brut le long de notre côte en levant l’interdiction des pétroliers ». Heureusement, David Eby n’a pas de droit de véto en vertu de la Constitution, car seul le gouvernement fédéral a le pouvoir exclusif d’approuver un pipeline interprovincial.
C’est l’accord que Mark Carney a signé. Il est temps que le premier ministre et son caucus libéral déclarent leur soutien à un pipeline vers le Pacifique lors d’un vote par appel nominal. Pas question de se cacher derrière les premiers ministres provinciaux ou des vétos inexistants. Les libéraux soutiennent-ils un pipeline vers la côte ouest : oui ou non ?
Les Canadiens ne peuvent pas se permettre que le premier ministre continue de détourner l’attention et de se décharger de ses responsabilités. Nous avons besoin d’un pipeline vers le Pacifique. Il est temps de débloquer les billions de dollars d’investissements énergétiques du secteur privé afin de produire plus de pétrole et de gaz, de construire des pipelines rentables et d’expédier un million de barils de pétrole par jour vers l’Asie aux prix mondiaux.